mardi 16 septembre 2014

un dur retour mais un nouveau départ

Deux ans, il m'aura fallu plus de deux pour écrire ces quelques lignes...

Il y a maintenant un peu plus de deux ans, ma première expérience de voyage autour du monde connu une fin prématurée et des plus frustrante.
Plus de deux ans sans voyage, alors su  j'avais cru avoir trouvé ma voie...

Ohhh bien sûr il y eu de petits voyages, des petites vacances à l'étranger, mais rien de comparable, le principal problème des vacances est essentiellement le temps, trop de choses à faire, trop de choses à voir, souvent impossible de prendre le temps de se perdre, de s'immerger pleinement, de se laisser emporter par un pays et sa culture...

On nous dit beaucoup de choses lors d'un départ pour un voyage sur le long terme, chacun y va de son conseil, qu'il soit bon ou mauvais, on peut tenter de s'y préparer, mais le frisson d'exitation prend le dessus, ce mélange de peur et de joie, la peur de se jeter dans l'inconnu, et la joie à l'approche de cette nouvelle expériences souvent rêvée arrivant.

Mais ce que personne ne nous dit, et ce à quoi personne ne nous prépare, c'est le retour, et le choc qu'il apporte. Ce dur retour à cette réalité qui, l'espace d'un moment, n'etait plus la notre.
Autant le départ se fait en douceur, au fil des kilomètres on se fait petit à petit à notre nouvelle vie de nomade, à cette nouvelle vie qui d'offre à nous. Autant le retour est nettement moins féerique, c'est bien plus brutal, une sorte de claque magistrale nous sort de notre monde pour nous ramener au votre.

J'aimerai pouvoir dire que la réadaptation fut longue et fastidieuse, mais cela ne serait pas vrai, du moins pas pour moi, peut-etre n'avais-je pas eu le temps de m'immerger assez profondément dans mon voyage, pas eu le temps de faire taire cette part "occidentale" de moi même.
Si une partie de moi a clairement été transformée durant ce voyage, l'autre partie était restée la même, et il ne fallu pas longtemps avant que cette deuxième reprenne le dessus, il ne fallu que quelques mois pour que je retrouve une vie dite normale.
Certes les premières semaines furent quelque peu difficiles, j'ai en mémoire plusieurs scènes pourtant quotidiennes en Suisse qui lors de mon retour m'ont choquées, ou du moins dérangées. Mais après seulement quelques mois je me surprennais moi même à m'énerver pour le retard dnin train et à être à nouveau, obsédé par le temps.

Le temps. Pendant des mois je n'y avais plus prêté la moindre attention, je n'avais plus ni montre ni téléphone, ma vie n'était plus dictée par deux minuscules aiguilles tournant sans cesse. Je vivais à mon rythme, je mangeais quand j'avais faim, dormais quand je le voulais, et je ne connaissais plus ce si fameux temps perdu.
Le temps perdu, terme typiquement occidental, et qui je trouve résume plutôt bien notre mentalité, toujours à courir après le temps, comme si nous allions en manquer, être pressé pour tout, pour avoir plus de temps et pour au final ne même pas en profité pleinement.
Quoi de plus agréable que de prendre son temps? Qui n'a jamais rêvé de pouvoir, ne serait-ce que pour une journée, d'arrêter le temps?
Et le temps j'en avais. Et lors de ce nouveau voyage que je débute actuellement, j'en ai. C'est une sensation de liberté que je souhaite à chacun...

mercredi 22 février 2012

vol en ballon

Rester au même endroit pendant une longue période a quand même certains énormes avantages, se faire des contacts avec des locaux par exemples, ce qui peut vous réserver d'agréables surprises, comme un vol en ballon gratuit en dessus de la Cappadoce  par exemple... Malgré ma peur du vide je me suis lancé, et franchement ça en vaut la peine!!!

petit levé de soleil à 500m du sol





bienvenue sur la Lune
fallait bien que ça s'arrête

jeudi 2 février 2012

Six mois




SIX MOIS
Voilà maintenant six mois que j’ai quitté ma petite Suisse natale, son confort, sa routine, sa sécurité. Six mois que j’ai pris la route. Bon je vous l’accorde, je n’ai pas passé tous ces mois à voyager, une grande partie s’est déroulée en Turquie, ou je me suis arrêté pour l’hiver, mais cela fait plus de 180 jours que je vis mon rêve. Parfois je m’accorde le petit plaisir d’une cigarette roulée, « sans filtre, comme un homme » disait un grec rencontré sur une plage. Tout en laissant le tabac me faire légèrement tourner la tête je m’amuse à retracer mon parcours et me dis à chaque fois, un petit sourire au coin des lèvres, que pour rien au monde je n'échangerai ma place.
Oohh la route est encore longue avant que je n’arrive en Polynésie, je le sais. Ma carte du monde déployée devant moi me nargue un peu, avec  ce petit trait d’une quinzaine de centimètres  représentant mon trajet parcourus,  quinze centimètre sur une carte de plus d’un mètre vingt… ouais j’y suis pas encore… Sur cette carte je me prends aussi à imaginer suivre des routes nettement moins fréquentées, et pourquoi pas tenter une traversée de l’Afghanistan et du Pakistan afin de rejoindre l’Inde. Mais le petit européen encore bien trop présent en moi est un peu effrayé à cette idée. Non pas que ces pays m’effrayent, loin de là, j’ai depuis longtemps compris que cette image négative que l’on a de ces pays vient d’un bourrage de crâne médiatique et d’idées reçues totalement fausses, c’est plutôt la peur de me laisser encore totalement aller à mon voyage, cette sale petite manie d’encore vouloir tout contrôler et tout gérer… Je ne suis peut-être pas encore prêt.
De plus l’Asie du sud-est et l’Océanie, qui m’attiraient déjà beaucoup à la base me donne envie de me dépêcher de les rejoindre, de sauter dans un train, enchainer les correspondances et de me retrouver en plein Bangkok au plus vite. Alors que d’un autre côté. J’apprécie de plus en plus le fait de prendre mon temps et de profiter des petits plaisirs simples. Je tente alors de me faire une raison et me convainc que, vu mon budget actuel, je ne pourrai pas me permettre certain parcours, en effet les visas, en plus d’être pratiquement impossible à avoir à moins de s’y rendre en avion, me coûteraient trop cher, je vais donc devoir adapter ma route à mon budget.

1’800FR

1’800fr, c’est plus ou moins,  après un don des plus salvateurs fait par mes parents, l’étendue de mes richesses. Plutôt maigre non ? Hum… Disons que préparer un tour du monde en moins de six mois et surtout quitter son pays sans régler quelques petits détails administratifs peut apporter quelques  surprises, mais plutôt des désagréables en général.
D’ici un mois mon contrat s’achève, je retrouverai enfin la route, avec mon sac sur le dos, quelques pièces au fond des poches, une poignée de lira turc et toute ma motivation. Ça par contre c’est une bonne nouvelle, prendre le temps de s’arrêter est une chose, mais je commence à vraiment ressentir l’appel de la route. Je profite des longues heures que je durant lesquelles je dois attendre d’éventuels client à la réception de l’hôtel pour tenter de trouver une place de cuisinier ailleurs dans le monde, histoire de me remettre un peu d’aplomb niveau finance. Mes CV  partent tous les jours aux quatre coins du globe, Russie, Australie, Nouvelle-Zélande, Irlande, Ecosse, Espagne et même à la famille royale du Qatar. Je suis prêt à aller n’importe où, sauf en Suisse ou en France bien entendu. Je fais toutes ces recherches même si secrètement, au fond de moi, j’espère n’avoir aucune réponse positive. Être « obligé » d’avancer, ne pas pouvoir se cacher derrière cette petite sécurité qu’est l’argent. Enfin m’abandonner pleinement au voyage et ne plus avoir de craintes ou d’appréhensions qui malgré mes efforts pour les enfouir et les faire taire, parviennent encore quelque fois à pointer le bout de leur nez et me font hésiter et m’empêche de me lancer. Perdre une bonne fois pour toute cette espèce de carapace et ces préjugés, que l’on m’ a inculqué et qui ont été ma vie pendant vingt-cinq ans. Je voulais voyager pour voir le monde, mais aussi et surtout pour en changer ma vision, et c’est ce qui se passe actuellement, mais certaines parties de moi s’accrochent, c’est un peu comme sauter dans l’eau depuis une falaise. Il y a toujours cette appréhension avant de se lancer. Cette petite voix qui nous pousse à ne pas sauter, à rester tranquillement sur la terre ferme. À ne pas se jeter dans le vide, dans l’inconnu, à ne pas prendre de risque… Si plusieurs fois dans ma vie je n’ai pas fait ce fameux saut, pas osé me lancer, j’ai souvent eu ce petit goût amer de regret. Que cela soit d’un plongeoir ou pour une décision importante. Alors que quand on saute…  je ne pense pas avoir à vous décrire la sensation qui en découle…
Nicolas Bouvier a écrit,  « Un voyage se passe de motif. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »
Avant que je parte cette phrase me parlait déjà énormément, maintenant elle prend vraiment tout son sens. Je me réjouis de me débarrasser de tout ce que j'ai de superflu, que cela soit matériel ou préjugés. Beaucoup de voyageurs sortent une phrase du genre « mes voyages m’ont appris bien plus que mes études ».Bon vu mon niveau d’étude ça ne sera pas trop dur certes, mais je dois leur donner raison, voyager vous change, souvent pour le mieux. L’université de la vie comme le dit si bien Hassan, au milieu de son tea-garden avec son large sourire si jovial et ses tortues.
Bon je dois avouer que si quelqu’un m’avait dit qu’un jour je tenterai de faire des leçons de vie je me serai certainement foutu de lui, mais j’essaie juste, par ces lignes d’exprimer au mieux ce que je ressens.
Je ne sais donc pas, pour le moment, quelle sera ma prochaine destination, la suite de mon voyage sera en direction l’est bien entendu, afin de rejoindre la Chine ou l’Inde, mais, d’un autre coté je ne veux pas me presser et  j’ai aussi l’envie de voir la Turquie, pays dans lequel je vis depuis plus de quatre mois et que je connais au final si peu, rejoindre la cote et marcher un moment sur la voie lycienne me tente de plus en plus. Marcher… Je pense que la suite de mon voyage sera surtout constituée de marche, un peu d’auto-stop peut-être aussi, pour tenter de ne pas dépasser mes visas, mais principalement de la marche. Retrouver cette liberté, cette sensation géniale que l’on éprouve quand on est seul au milieu de nulle-part. Je sais que seul ça ne sera pas toujours facile, mais je cela ne me fait pas peur et je sais que je ferai des rencontres. Cela me permettra non seulement d’avoir un budget quotidien très bas, mais aussi de découvrir les pays différemment, hors des sentiers battus, loin des hordes de touristes. Cette fois je serai mieux préparé et mon équipement bien allégé, ce qui m’évitera les mésaventures qui me sont arrivées la dernière fois. Un sac plus léger me permettra de voyager sans ma fameuse charrette, à qui je dois ma blessure à l’épaule.

jeudi 12 janvier 2012

petite escapade en Bulgarie


Andrea, l'un de mes meilleurs ami d'enfance a decidé de passer me faire une petite visite en Turquie, son avion arrivant à Istanbul et le système de bus n'étant pas forcément super simple à comprendre au début je me propose d'aller le chercher, et je souhaite aussi en profiter pour aller refaire mon visa en Bulgarie, l'idée de rajouter Sofia à son petit séjour l'emballe.

De retour sur les routes:   jeudi 5 janvier 2012, Göreme

Je dois avouer que c'est avec une certaine joie que je me prépare à partir, en effet, cela fait plus de trois mois que je suis arrêté, et l'envie de reprendre la route est de plus en plus intense, ces quelques jours de voyage vont donc me faire le plus grand bien.
Après quelques sympatiques insultes envers Chris, je fais mes adieux à Raphael, le quebequois pecheur de saumon qui voyage lui aussi pendant un moment, et avec qui nous avons tant ris. Et me voilà parti pour une nuit de bus en direction d'Istanbul.

Istanbul, Im back!!  vendredi 6 janvier

Après une nuit des plus pénible me voici de retour à Istanbul, le bus est encore dans la périphérie que je me réjouis déjà de retrouver cette ville, ses vibrations, ses odeurs, son ambiance, ses monuments... il n'y a pas à dire c'est vraiment une ville à part.
Une fois arrivé je déchante bien vite, je dois attendre ma corespondance plus d'une heure, les fameuses odeurs son pour le moment celle des gaz d'échappements et il fait pas loin de zéro degrés... aahhh les grandes villes 
une fois au centre ville je trouve rapidement un hotel ou je vais grapiller quelques heures de sommeil que je n'ai pas pu avoir cette nuit, et qui, connaissant Andrea, me seront certainement précieuses.
Un peu plus tard je retrouve donc mon pote et nous partons très vite explorer la ville, une fois de plus nous nous amusons à nous perdre dans l'immensité de celle ci et nous faisons quelques sympatiques découvertes, les plus notables: le kebab le plus infame jamais crée et un verre d'ayran au gout douteux, le marché au poisson, les citernes souterraines (vraiment impressionantes), et un hammam bien sympatique.
Le lendemain, une fois nos billets de train pour Sofia acheter à un caisser aussi aimable et serviable qu'une porte de grange nous allons tuer le temps dans un petit salon de thé, avec une des fameuse chicha locale... Une longue nuit nous attend, mais je suis agréablement surpris de voir que les couchettes du trains ont l'air confortables et même s'il semble que vous réveiller toute les trente minutes est devenu un jeu populaire dans le milieu des controleurs de train bulgare, la nuit se passe plutôt bien.

Sofia, le retour au cyrillique... dimanche 8 janvier

Dès que j'ouvre les yeux je pousse le rideau et me réjouis de voir que les paysages ont changés, ici place à la neige, au froid, et à cet espèce de filtre gris et un peu triste, qui donne tout son charme au Balkans.
Quelques heures plus tard nous voilà débarqué à Sofia, capitale du pays. Nos premières impressions? 
-Il fait beau mais vraiment froid
-On vient de faire un bond de 15 ans en arrière dans le temps
-Aahhhh ouais tout est en cyrillique, on va galérer!!!! 
c'est exactement ce qu'il me fallait, un bon gros changement, je suis donc aux anges, bon, je dois avouer qu'après plus de deux heures à errer en ville à la recherche d'un hotel, ma motivation s'emousse un peu, mais dès la chambre trouvée, la motivation revient plus forte que jamais.
Nous passerons la soirée avec trois français, au programe, énooorme repas au resto (4,5 kilos de viande à 5), soirée en boite et ballade en tram dans toute la ville à 6h du matin, juste pour le fun...
Si le Sofia by night est des plus festif et vivant, on ne peut malheureusement pas en dire autant pour la journée. Ici se donner à l'un de mes activité préférée qui est errer dans une ville sans but juste pour découvrir celle-ci, n'est pas des plus interessant. En effet mise à part quelques églises et statues il y a peu à voir, et le froid mordant nous coupe l'envie de sortir de la ville.
Le deuxième jour ressemblera plus ou moins au premier, soit une journée sans vrai but, sinon tuer le temps avant de prendre le train pour rentrer en Turquie.

Le retour ne se passera malheureusement pas aussi bien que l'aller, entre les 2h30 de retard du train à Sofia (oubliez les salles d'attentes chauffées en Bulgarie), les courants d'air glacé dans la cabine, l'absence de correspondance à Istanbul, la pluie battante y rendant toute ballade impossible et la nuit de bus des plus pénible, je dois avouer que c'est avec une pointe de soulagement que je nous vois arriver à Göreme, ce matin même. 

Il me reste encore quelques jours pours faire découvrir "ma" région à mon pote Andrea, mais vu que le temps pourri semble nous avoir suivi, j'ai bien peur que mise à part du brouillard il ne voit pas grand chose. 

vendredi 16 décembre 2011

pause hivernale


Tout d'abord je tiens à m'excuser de ce si long silence. Mais étant à l'arrêt jusqu'en mars, ma vie est devenue bien moins palpitante et j'avoue avoir eu du mal à trouver l'inspiration pour écrire plus de quelques lignes.
Cependant il s'est quand même passé plusieurs choses depuis le dernier article donc ne fuyez pas tout de suite, il y aura de la lecture...

Des paysages:


Comme je l'ai déjà dis dans d'autres articles, la Cappadocce est une région sublime qui vaut presque à elle seule le déplacement jusqu'en Turquie, et avec Chris, on ne cesse de s'émerveiller et de découvrir de nouveaux lieux plus impressionants les un que les autres.
Par moment on pourrait se croire au fin fond de l'ouest américain, alors que cinq minutes plus tôt on se trouvait en plein milieu de steppes, il y a  aussi bon nombre de fois ou l'on se croit tout simplement sur une autre planète tant le paysage est étrange. Comme je l'ai déjà souligné, je ne possède malheureusement pas le don de Tolkien pour décrire des paysages, aussi je laisserai les photos parler d'elles même, même si, par celles ci on ne peut se faire qu'une vague idée de la beauté des lieux.

Lors de nos fréquentes ballades nous avons fait de sympatiques découvertes, en effet adorant sortir des sentiers battus, nous aimons explorer cette région, tentant à chaque fois de grimper là ou personne ne va et d'accéder à des lieux méconnus des touristes. Et parfois cela paye!! Ainsi nous avons trouvé des escaliers taillés à même la "montagne", divers petites maisons abandonnées , et surtout plusieurs églises. 
Notre découverte la plus remarquable est sans aucun doutes une des église, taillée dans une falaise et accessible seulement en passant sous des rochers et en se faufilant sous une grille (chose peu aisée pour moi). Cepandant tout ces efforts en valent la peine, tant les fresques y sont incroyablement bien conservées. Même certaines fresques du musée ne peuvent être comparées à celle ci. 
Du coup, si l'on a un bon feeling avec certains clients, nous leurs proposons de leur montrer notre découverte, je dois dire qu'à la mention de lieu caché et du "par contre va falloir se salir" leurs visages s'illumine souvent, et à ce jour personne n'a été déçu par ce lieu.

                                

Des rencontres:

Forcément en travaillant dans une auberge de jeunesse on rencontre beaucoup de monde, on y croise de tout. Du cycliste, qui comme mon pote part à la découverte du monde sur son deux roues, des backpackers en tout genre, des jeunes étudiant en Turquie et voulant découvrir la région, ou tout simplement des gens en vacances. Toutes ces rencontres m'ont permis d'étoffer encore un peu mon carnet d'adresse, en effet plusieurs personnes m'ont laissés leur coordonnées et "m'attendent avec plaisir pour entendre la suite de mes aventures". Si beaucoup sont en Europe, j'en ai aussi quelques une en Australie, en Amérique du sud, aux Etats-Unis ou encore au Canada, certes certains de ces pays ne sont pas sur ma route, mais sait on jamais.
La rencontre la plus notable cependant, est celle avec un local, Hassan. C'est en pleine promenade avec un petit groupe de touriste que nous sommes tombé sur son "tea garden", niché au milieu de nulle part, construit avec quelques planches, abrité du soleil par un énorme noyer, son domaine à tout l'air d'une petite oasis pour les marcheurs que nous sommes. Il nous y accueille avec de grands sourires et de forts éclats de rire, il est tout content de pratiquer son français qu'il dit un peu rouiller mais que je trouve moi, épatant. Il ne cesse de nous amuser, nous offre des biscuits et nous fait même passé un petit test sur nos connaissances de la Cappadocce, à chaque bonne réponse le vainqueur se voit offrir un petit souvenir de la région (le genre de souvenir que certains payent deux ou trois euro). Son sourire étant contagieux nous passons là un incroyable moment.
Par la suite Chris et moi servant souvent de guide à certains clients de l'auberge, déciderons d'inclure une petite pause thé chez Hassan, à la promenade que l'on leur propose, pour la plus grande joie de ceux-ci, qui sont à chaque fois ravi de rencontrer ce turc si rieur et pratiquement polyglotte. En effet si il reste souvent volontairement un peu mystérieux sur ce qu'il faisait avant, il prend un malin plaisir à expliquer qu'il a étudié dans la meilleure université du monde et que c'est là qu'il y a tout appris, l'université de la vie, dit-il une fois de plus en riant.
Nous apprendrons plus tard qu'il était le responsable voir le propriétaire du Rock Castle d'Ushiçar, l'un des lieux touristiques de la région. Mais ce mode de vie ne lui plaisant pas il décida de tout abandonner et de s'installer dans une vallée et d'y ouvrir son petit "tea garden" afin d'y accueillir les touristes égarés.


    


La suite du voyage:

Ayant du faire un retour express en Suisse à cause de certains problèmes militaire et ayant eu la mauvaise surprise de me voir rattrapé par des factures que je pensais payées, je vois mon budget (déjà si peu conséquent à la base) se faire amputer de pas loin de 4'000fr, ce qui je l'avoue ne m'aide pas spécialement. Mes économies étant au plus bas mais ne voulant cependant pas envisager un retour en Suisse, même temporaire et mes recherches sur Facebook afin de trouver une jeune et riche héritière voulant voyager ne marchant pas je vais tenter de trouver un travail comme cuisinier à Moscou, étant la ville la plus chère au monde, les salaires pour les cuisiniers européens peuvent atteindre les 4'500 euro par mois. pour le moment étant nourri et logé et ayant un salaire. certes maigre mais suffisant, je ne devrais pas avoir à toucher à mon compte jusqu'en mars. 
Puis en mars je tenterai donc de travailler quelques mois en Russie, afin de renflouer un peu les caisses, de là je pense partir sur le lac Baikal et de poursuivre sur la Mongolie.
Autre fait notable, je suis tombé malade, après quelques jours de grosse fièvre, sans manger et voyant ma langue doubler, devenir blanche et se couvrir d'aphtes, je me décide quand même à voir un médecin, qui me trouvera une infection avancée de la langue et qui me signalera au passage que si je ne m'étais pas fais soigner j'aurai pu perdre le goût, chose qui m'aurai quand même un peu dérangé je vous l'avoue. Je souligne aussi le fait que ne mangeant rien ou presque durant plus une semaine j'ai perdu plus de cinq kilos , ce qui cela par contre ne me dérange pas.


ahhh et juste pour faire plaisir à ma petite maman j'ai décidé de me laisser pousser la barbe pendant un moment, mais bon vu ma pilosité il va me falloir un moment avant que cela ressemble à quelque chose

mercredi 12 octobre 2011

des changements, encore et toujours


Chris arrive comme prévu deux jours plus tard et, ayant perdu un pari je lui offre un souper au restaurant. On pense rester encore un ou deux jours le temps de récupérer nos cartes de crédit et de se reposer un peu.
Nous aurons nos cartes trois jours plus tard, nous sommes donc près à reprendre la route dès le lendemain, je suis partagé entre la joie de reprendre la route, et une pointe de tristesse, j'avoue que quitter mon pote ne me réjouis pas vraiment, mais nos routes vont dans des directions totalement différentes. C'est donc sans grande motivation que nous faisons nos bagages.
Le soir venu Chris ne se sent pas très bien, en effet lui qui normalement mange pratiquement deux fois plus que moi, n'a pas d'appétit et tombe à moitié de fatigue, du coup il n'est pas certain de repartir le lendemain matin, n'ayant pas le coeur de le laisser seul et malade ici et le bus que je dois prendre partant le soir, je décide d'attendre le matin pour prendre mon billet.
Chris n'allant pas mieux je décide de rester avec lui, je me vois mal le l'abandonner dans cette état. il passe encore deux autres jours avant une réelle amélioration, nous sommes donc à nouveau près au départ.
Enfin presque, depuis quelques jours une idées nous trotte dans la tête, le patron de l'auberge cherche une personne pour travailler cet hiver, en effet sa fille étant enceinte jusqu'aux oreilles ne pourra plus assurer son poste très longtemps. Après plusieurs discutions nous arrivons au conditions suivantes, si nous restons c'est minimum cinq mois. nourri logé, blanchi, avec une chambre pour les deux avec un salaire de 500tl par mois à se partager (environ 250 euro), le travail et censé être pour une personne donc on aura beaucoup de temps libre.
C'est une lourde décision que nous devons prendre, car lui comme moi ne nous voyons pas rester seul, nous devons donc décider à deux, chacun pèse donc le pour et le contre. Pour moi cela signifie mettre un grand coup de frein à mon voyage et tirer un trait sur mon projet de passer l'hiver sur une plage, par contre cela signifie aussi remonter un peu le niveau de mon compte banquaire qui se vide bien trop vite à mon gout, ne pas avoir à me stresser pour traverser la Russie et la Mongolie en raison du froid et même pouvoir profiter du printemps pour parcourir ces pays, ce qui est parait-il la plus belle saison, de plus à ce que l'on dit l'hiver en Cappadoce et d'une beauté hallucinante. Autre point positif, certains amis pensaient me rendre visite en début d'année, les vols entre la Suisse et Istanbul n'étant pas cher, ils pourront venir facilement.
Nous prenons donc encore deux jours afin de ne pas se précipiter dans notre décision. 
Nous décidons de rester, on se dit qu'une occasion pareille ne se représentera peut-être pas de si tôt et que cela sera surement une expérience de vie inoubliable.
D'instinct je prend place en cuisine et Chris à la réception, Après un ou deux jours plutôt difficile, en effet les techniques de travail turc et suisse sont quand même passablement différente, le personnel nous laisse gérer chacun notre poste à notre manière, la fille du patron qui est plus ou moins laresponsable des lieux est même très contente de tout les changements que nous avons apporté.
nous nous préparons donc à passer l'hiver ici, des habits chauds devant arriver de Suisse sous peu.

lundi 26 septembre 2011

Göreme


Devant ménager mon épaule et ayant du temps, je passe une petite semaine en compagnie des différentes personnes passant par l'auberge, d'abord un canadien voyageant seul, puis un groupe, des français, des australiens un basque (ça il y tenait) et encore plein d'autres, on passe des journées et des soirées tous ensemble, les groupe se mixant au gré des envies.

cinq ou six jours passent donc à une vitesse hallucinante et mon épaule ne me gêne plus du tout.
 un matin ou on avait prévu d'aller voir une des villes souterraines de la région j'entend un grand cri en entrant dans le salon de l'auberge, c'est Chris!!! il est déjà là!! avec deux jours d'avance!!

Les autres comprennent tout à fait que je veuille rester avec lui un moment et vu qu'il vient de se faire 70km en vélo, il est plus motivé par un après-midi piscine-sieste plutôt que tour en scooter. J'ai promis de faire à manger pour tout le monde ce soir, donc j'exploite Chris une bonne partie de l'après-midi dans la cuisine afin de préparer des plats qui plairont à tout le monde.Vu le silence règnant à table durant le repas et l'absence de reste je pense que nous nous en sommes plutôt bien sorti.

On passe encore une ou deux journées tous ensemble avant que les autres repartent en direction d'Istanbul. n'étant plus que les deux Chris et moi, attendant tout deux nos cartes de crédits respectives, décidons de partir faire quelques jours de vélo à travers la Cappadoce, avec nos tentes et un minimum de matos. 

On part donc deux jours plus tard, Chris sur Panada (son vélo) et moi sur le vélo de location le plus potable trouvé dans le coin, grandement motivé par le beau temps présageant une magnifique journée.

Les premiers kilomètres sont une montée abrupte, avec des bouts à passé 10%... les gens me connaissant bien trouveront certainement ça drôle, perso une heure de montée plus tard je riais beaucoup moins, surtout que j'avais déjà fais cette route en sens inverse en trainant péniblement ma charrette une semaine plus tôt.

La montée enfin passée et malgré le vent qui se lève et des nuages sombres couvrant le ciel on roule plutôt bien sur une bonne vingtaine de kilomètres avant que ne survienne ma première crevaison. On s'arrête en bord de route et là Chris, devenu expert en pose de rustine me répare ça en moins de cinq minutes. mais soudain le vent se fait bien plus violent et il commence à pleuvoir. Etant au milieu de nulle part, les éclairs tombant un peu partout accompagnés d'une pluie hallucinante nous pousse à avancer au plus vite jusqu'à l'abri le plus proche, après moins de 500 mètres je remarque que cette fois c'est mon pneu arrière qui est plat, ne pouvant nous arreter là je roule tant bien que mal jusqu'à une petite maison non loin, là les gens travaillant dans les champs environnants nous invitent à l'intérieur et nous offrent du thé, une fois de plus Chris s'occupe des réparations. La pluie étant passée on repart jusqu'à la ville la plus proche . On s'y arrête même pour visiter une des cités souterraines.

Bon je vais tenter de rester positif sur la fameuse cité souterraine, hum... si vous mesurez plus d'1m70 attendez vous à vous tordre dans tout les sens et à vous plier en deux tout les cinq mètres. Le lieu est chargé d'histoire et plutôt bien conservé certe mais par rapport à d'autres lieux touristiques de la région j'ai trouvé le prix un peu exagéré pour ce qu'il y a à voir. 

C'est donc un peu frustré, mais sans avoir oublié de s'acheter de quoi manger pour le souper que nous repartons, on part sur une petite route de campagne et on trouve bien vite un endroit plutôt sympa pour dormir, voyant une camionnette dans le champs nous allons demander si l'on peu y dormir, Bien-sur nous réponds le conducteur en nous offrant une bière.

La pluie ayant reprit et vu que j'avais pris du retard avec la préparation du repas c'est chacun seul dans sa tente que nous mangeons, tout en discutant et en s'insultant joyeusement, s'en suit le moment lecture, moins d'un chapitre plus tard je m'endors comme une masse.

Le matin venu ma première rencontre n'est pas Chris mais un sympatique serpent de plus d'un mètre allonger pas loin de ma tente, il y a plus sympa comme acceuil au reveil, mais bon ça met dans l'ambiance.
Après avoir rapidement plié nos affaires sous une légère bruine on repart. J'ai eu froid  toute la nuit, j'ai des courbatures partout, mais je dis rien, je prends sur moi, Chris vit ça depuis cinq mois, je vais bien pouvoir le vivre pendant 4 jours...
Après quelques kilomètres on s'arrête à un salon de thé dans un petit village, remplit d'hommes qui sont tous plus curieux les un que les autres par notre arrivée et nos vélos. Au moment de payer nos thés le patron des lieux nous dit que c'est gratuit, que ça lui fait plaisir. Ahhh ben ça change des lieux touristiques!!
On roule encore jusqu'à midi et on se trouve un petit coin sympa pour pique-niquer, là je me rend compte que mes jambes auront du mal à suivre cette allure bien longtemps, je suis raide...
On repart mais bien vite Chris se rend compte que je suis pas au top, on gravit un colline à une vitesse ridicule, on continue mais je suis à bout, Chris a pas loin de 9'000km dans les jambes, il est encore tout frais, moi je commence à peiner au plat... Du coup il me propose de rentrer, aller au village le plus proche et prendre un bus pour rentrer, avec je l'avoue un peu de soulagement malgré la deception j'accepte. Le village le plus proche est à 6km. Mais ça sera 6km de montée, c'est dur mais je pousse sur mes jambes malgré la douleur aux genoux, on entre dans le village, mais ça monte encore et encore.
Enfin arrivé à la station de bus on tente de se renseigner sur les horaires de bus, ce qui est presque une aventure en soit. Au final il en ressort que le seul bus pouvant embarquer des vélos passe vers 17h, il est 15h... du coup vu le nombre de minibus et de camionnette on tente le stop au bout du village, après une heure et demi Chris décide de continuer en vélo, on est tout les deux un peu mal à l'aise, moi d'abandonner notre petit trip, lui de me laisser au bord de la route, mais je suis vraiment raide et lui ne peut pas se permettre ce genre de dépense.
Après une bonne dizaine de minutes de négociation je parviens à convaincre le chauffeur du minibus de me prendre avec mon vélo, départ pour Anksaray, de là je devrai prendre un autre bus pour Göreme. Une fois arrivé à Anksaray je galère un peu pour trouver un bus, finalement j'en trouve un qui part à 19h pour Nevsehir, donc à un peu plus de dix km de Göreme, je prends ce bus faute de mieux. Il fait déjà nuit quand on part, du coup j'espère vraiment trouver un bus pour Göreme en arrivant. Après trois quarts d'heure à attendre à l'arrêt de bus avec un jeune turc attendant le même bus, on se rend à l'évidence que ça sera pas pour ce soir. Du coup je fixe ma frontale et je pars en vélo.
Les six premiers kilomètres sont en montée ou en faux plat, super, je suis crevé mais vraiment motivé à rentré, du coup je parle tout seul et m'encourage tout en soufflant comme un boeuf, ça y est, j'y suis presque!! Il ne me reste plus que la descente, cette fameuse route qui m'a tant fait suer à mon arrivée à Göreme ainsi qu'à notre premier jour à vélo. Mais cette fois je suis en haut et à vélo, du coup j'enfile mes écouteurs, choisi une chanson bien motivante et entame ce qui restera comme une des meilleures descente à vélo de ma vie. Je n'y vois presque rien avec ma frontale (la route n'étant bien entendu pas éclairée) et je prends très vite de la vitesse , mais la fatigue, l'adrénaline et la musique l'emportent sur la prudence, c'est donc à fond que je continue!! Ahh je viens de dépasser une voiture, et encore une autre!! c'est le pied!!! Là, il y en a deux qui se suivent!! ça va être génial!! je commence à dépasser et AHHHHH une voiture qui monte sans phares!!! hum.... bon, on va se calmer un peu quand même je crois...
c'est donc recouvert de boue (oui car mon vélo n'avait pas de pare-boue) totalement frigorifié et courbaturé, mais un sourire jusqu'aux oreilles que j'arrive à l'auberge.
le jour suivant je repose mon pauvre petit corps qui a quand même bien souffert et je fini enfin mes cartes postales. J'en profite aussi pour collecter des infos et des tuyaux pour ma prochine destination, la Russie!!! ehhh oui changement de programme!!!